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Kantha, Kawandi, Boro, Sashiko...on vous explique les différences !


On s'y perd, on s'y perd ! Alors on va essayer d'éclaircir ces différentes notions et de comprendre leurs origines.


Les arts textiles traditionnels nous offrent un aperçu fascinant de l'histoire, de la culture et des compétences transmises de génération en génération. Parmi ces nombreuses pratiques, je voudrais m'arrêter sur 4 d'entre elles : le Kantha, le Kawandi, le Boro et le Sashiko.


Sur les salons, lorsque je présente nos articles Kantha, on me dit souvent "Ah mais oui c'est du boro", ou "c'est du Sashiko!". Non non non, c'est du kantha ! Alors c'est vrai que le point utilisé est le même, le point avant simple, mais ces techniques se distinguent par leurs origines géographiques, leurs motifs et leurs objectifs. Explorons les différences entre ces quatre formes d'art textile.





1. Le Kantha : Un art de broderie venu du Bengale


Le Kantha est une technique de broderie originaire des régions du Bengale en Inde et au Bangladesh. Cette forme d'art remonte à des siècles et repose sur l'idée de réutiliser d'anciens tissus, notamment des saris usés, pour créer des couvertures, des écharpes et d'autres objets utilitaires.

  • Technique : Le Kantha utilise principalement un point droit avant simple, créant des motifs linéaires, souvent en spirales ou en formes géométriques. Les brodeuses superposent plusieurs couches de saris avant de les broder ensemble, ce qui donne une texture unique et un aspect "matelassé". Mais il n'y a pas de ouate ou ouatine à l'intérieur, uniquement des couches de sari.


  • Usage : Initialement, le Kantha servait à recycler de vieux saris pour en faire des couvertures et il est aujourd'hui prisé comme art textile, décoratif et fonctionnel.






2. Le Kawandi : Une tradition des Siddi de l'Inde


Le Kawandi est un style de quilting (matelassage) pratiqué par la communauté Siddi, une population d'origine africaine installée en Inde, principalement dans la région du Karnataka. Cette technique est distincte par son approche de l'assemblage des tissus.


  • Technique : Contrairement aux méthodes de patchwork classiques où les pièces sont cousues avant d’être assemblées, les couvertures Kawandi sont construites à partir des bords vers le centre. Les artisans utilisent des restes de saris ou tissus et chaque morceau est appliqué directement sur la base, créant un effet de couches spontanées, et brodé de l'extérieur vers l'intérieur. C'est ce point de broderie qui permet aux coupons de tenir et de donner le matelassage du Kanwandi. Le matelassage peut être réalisé avec une couche de ouate entre le tissu du fond et les coupons.


  • Motifs : Le Kawandi est axé sur une juxtaposition de tissus colorés. Ces coupons peuvent être disposés de façon à former des motifs.


  • Usage : Ces quilts étaient initialement conçus pour des usages quotidiens, comme des couvertures ou des matelas.





3. Le Boro : L’art de la réparation au Japon


Le Boro est une technique japonaise née dans les régions rurales du Japon où, par nécessité, les familles pauvres réparaient leurs vêtements et textiles de maison avec des morceaux de tissu.


  • Technique : Le Boro consiste à superposer et coudre des patchs de tissu usé avec des points simples et visibles. La méthode utilise généralement des fils épais et contraste délibérément entre le tissu d'origine et les patchs ajoutés, mettant en valeur le processus de réparation.


  • Motifs : Les patchs de Boro sont généralement irréguliers et assemblés de manière improvisée, créant une esthétique très "wabi-sabi", où l'imperfection est célébrée.


  • Usage : Historiquement, cette technique servait à prolonger la durée de vie des vêtements et textiles, mais elle est aujourd'hui un symbole de durabilité et d'esthétique artisanale au Japon.






4. Le Sashiko : Broderie décorative et fonctionnelle du Japon


Le Sashiko est une autre technique japonaise de broderie, mais à la différence du Boro, elle est plus décorative et formelle. Utilisé à l’origine pour renforcer les textiles ou les matelasser, le Sashiko est devenu un art en soi.


  • Technique : Le Sashiko utilise un point répétitif pour créer des motifs géométriques ou figuratifs. Les points sont souvent blancs sur des tissus indigo, mais d'autres combinaisons de couleurs existent. Les motifs traditionnels incluent des vagues, des étoiles et des formes florales stylisées.


  • Motifs : Les motifs Sashiko sont généralement symétriques et répétitifs, ce qui donne une impression de précision. Ils sont souvent inspirés par des éléments naturels comme les vagues, les montagnes ou les fleurs.


  • Usage : Autrefois utilisé pour renforcer les vêtements des travailleurs, le Sashiko est aujourd'hui prisé pour sa beauté et son caractère décoratif. Les textiles Sashiko peuvent être utilisés pour des vêtements, des accessoires ou des objets décoratifs.




Ces quatre techniques montrent comment différentes cultures ont utilisé le textile non seulement comme moyen d'expression, mais aussi comme solution pratique à des défis quotidiens. Qu'il s'agisse de prolonger la durée de vie des vêtements ou de créer des œuvres d'art textiles, chaque méthode possède une signification profonde et une histoire unique.


Il y aurait bien plus à dire sur ces arts textiles mais nous espérons que ce petit comparatif vous a permis de mieux comprendre les différences entre ces 4 techniques !


Photos personnelles pour le Kantha et le Kawandi

Photos extraites de Wikipedia pour le Boro et le Sashiko

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